Simone Simon

Née le 23 avril 1911 à Béthune (Pas-de-Calais). Elle passe son enfance à Marseille et à Madagascar. Elle est décédée en février 2005.

À Paris, elle va travailler le chant avec la mère de Danielle Darrieux. Figuration au théâtre et au cinéma. Colette écrivait d'elle, après avoir vu sa création dans l'opérette « Le bonheur Mesdames » en 1934 : « Vingt ans, pas de nez, ou si peu, un extraordinaire brio de mouvement, une petite voix juste, les yeux écartés l'un de l'autre, comme aux pékinois de race pure - elle a fait ses gammes au cinéma, elle sait merveilleusement écouter en scène... Elle a encore autre chose, l'indéfinissable qui retient le regard, qui occupe l'esprit. » Simone aime toujours bien l'opérette et ravit Sacha Guitry en interprétant « O mon bel inconnu ». Sur l'écran, ses rôles grandissent en même temps que son nom et les succès de LA PETITE CHOCOLATIÈRE et de UN FILS D'AMÉRIQUE l'amènent au bénéfique LAC AUX DAMES. Encore deux films en France et c'est un premier départ aux États-Unis, où elle tourne des comédies acidulées et le remake de L'HEURE SUPREME, et où les ragots des commères se déchaînent contre elle et la forcent à rentrer en France. Renoir l'attend avec le beau rôle de Séverine de LA BETE HUMAINE qu'elle joue en grande actrice; mais CAVALCADE D'AMOUR l'oppose fâcheusement à son metteur en scène. Les États-Unis la reprennent pendant la guerre et elle y tourne LA FÉLINE qui reste un troublant souvenir. L'Europe après 1945 : l'Italie et la France; Ophuls qui lui offre le personnage poignant du dernier sketch du PLAISIR après l'avoir présentée en soubrette dans LA RONDE. Après 1945, elle s'éloigne discrète et mystérieuse. Michel Deville nous offrant cependant en 1972 sa silhouette chargée de nostalgie dans LA FEMME EN BLEU.

Un mot d'Alain reçu le 25 février 2005 : Simone Simon vient de mourir à l'âge de 93 ans. J'en suis bouleversé d'autant que nul à la télévision ne lui a - à ma connaissance- rendu hommage. Elle était pourtant l'un des derniers grands monstres sacrés du cinéma français. Un tel scandale mérite d'être dénoncé!

FILMOGRAPHIE :

1931 LE CHANTEUR INCONNU (Victor Tourjansky)
DURAND CONTRE DURAND (Eugène Thiele / Léo Joannon)
LA PETITE CHOCOLATIÈRE et MAM'ZELLE NITOUCHE (Marc Allégret)
ON OPÈRE SANS DOULEUR (Jean Tarride, c.m.).
1932 POUR VIVRE HEUREUX (Claudio delle Torre)
PRENEZ GARDE À LA PEINTURE (Henri Chomette)
1933 LE ROI DES PALACES (Carmine Gallone).
UN FILS D'AMÉRIQUE (Carmine Gallone).
L'ÉTOILE DE VALENCIA (Serge de Poligny).
TIRE AU FLANC (Henry Wulschleger).
1934 LAC AUX DAMES (Marc Allégret).
1935 LES BEAUX JOURS (Marc Allégret).
LES YEUX NOIRS (Victor Tourjansky).
1936 DORTOIR DE JEUNES FILLES (Girls' Dormitory, Irving Cummings)
LADIES IN LOVE (Edward H. Griffith).
1937 L'HEURE SUPREME (Seventh Heaven, Henry King)
YVETTE, YVETTE (Love and Hisses, Sidney Lanfield).
1938 JOSETTE (Allan Dwan) LA BETE HUMAINE (Jean Renoir).
1939 CAVALCADE D'AMOUR (Raymond Bernard).
1941 TOUS LES BIENS DE LA TERRE (All that Money Can Buy, William Dieterle).
1942 LA FÉLINE (Cat People, Jacques Tourneur).
1943 TAHITI HONEY (John H. Auer).
1944 LA MALÉDICTION DES HOMMES CHATS (The Curse of the Cat People, Robert Wise, Gunther von Frisch)
JOHNNY DOESN'T LIVE HERE ANYMORE (Joe May) - MADEMOISELLE FIFI (Robert Wise).
1946 PETRUS (Marc Allégret).
1947 TEMPTATION HARBOUR (Lance Comfort).
1949 FEMMES SANS NOM (Donne Senza Nome, Geza Radvanyi).
1950 OLIVIA (Jacqueline Audry)
LA RONDE (Max Ophuls).
1951 LE PLAISIR (Max Ophuls)
1953 VETIR CEUX QUI SONT NUS (Marcello Pagliero).
1954 DOUBLE DESTIN (Victor Vicas) - I TRE LADRI (Lionello De Felice).
1956 THE EXTRA DAY (William Fairchild).
1972 LA FEMME EN BLEU (Michel Deville).