Mistinguett

 

Pseudonyme de Jeanne Bourgeois. Née en 1875 à Enghien-les-Bains (morte en 1956),

Chanteuse française, qui incarne la «môme de Paris» avec sa voix nasillarde, sa gouaille, son sens de la répartie et son accent des faubourgs.

Mistinguett débute à la fin du siècle dernier. Elle cherche sa vocation, sa voix et son nom de scène (successivement Miss Helyett, Miss Tinguette et enfin Mistinguett) et entre finalement dans la revue. En 1909, au Moulin-Rouge, elle obtient un vaste succès avec la Valse chaloupée qu'elle danse avec Max Dearly, essai transformé en 1912 aux Folies-Bergère avec la Valse renversante. Son partenaire est alors Maurice Chevalier et ce couple, bientôt brisé par la carrière en solitaire de Chevalier, restera mythique. Dans les années vingt, elle enchaîne les opérettes à succès : Paris qui danse, Paris qui jazz, En douce, Ça, c'est Paris. Devenue une gloire nationale, une gloire qui s'exporte, « la Miss » est allée chanter Mon homme jusqu'aux États-Unis. Elle représente la Parisienne par excellence, le pendant féminin de Maurice Chevalier et, même si leurs voies se sont séparées, ils incarnent tous deux le music-hall français, comme Georges Brassens symbolisera, dans les années soixante, la chanson française à l'étranger.

Avant 1914, elle avait tourné en vedette une dizaine de pochades. En 1936, elle tente une rentrée dans Rigolboche. Le ridicule la manque de peu lorsqu'elle sussure une berceuse à son petit garçon. Elle se le tient dit une fois pour toutes

Souvent la proie des caricaturistes, elle s'est amusée à reprendre dans une chanson, C'est vrai, tous les clichés qui la poursuivaient : « On dit que j'ai la voix qui traîne, en chantant mes rengaines, c'est vrai ... » Mais personne, dans son public, ne prend ce texte à la lettre : la Miss est intouchable. Sa présence scénique, sa façon de jouer avec les spectateurs, son naturel sont le fruit d'un long travail ; elle aimait d'ailleurs à dire : « À force d'assiduité je suis devenue nature ».

Elle aimait l'argent, on l'a dit et répété : le cinéma d'avant 1914 lui a permis de cumuler les petits profits. Elle a beaucoup tourné alors avec Georges Monca ou Georges Denola et le coq Pathé lui a permis de représenté au mieux Fantine dans l'adaptation des Misérables par Albert Capellani.

Son activité cinématographique se ralentit pendant la Grande Guerre en dépit de deux films où elle s'agite dans des imbroglios policiers. Mis à part une intervention dansée au profit du film de Jean Durand L'Ile d'Amour (1927), elle n'apparaitra plus que pour Rigolboche de Christian-Jacque où, la soixantaine passée, elle joue les jeunes mères éplorées. Jeanne Bourgeois a fait mentir son patronime collet monté : elle ne reculait devant rien.

 

Davyd - écrivain public

 

SES GRANDS FILMS :


1908 : L'Empreinte (A. Calmette)
1909 : Le Jupon de la voisine ; Fleur de Pavé
1910 : Une Gentille Feme
1911 : La Valse Renversante ; La Folie Pen'March 1912 : Les Misérables
1913 : La Glu ; La Moche
1917 : Mistinguett Détective 1 et 2
1936 : Rigolboche

Elle tourne « Mistinguett Détective » en 4 épisodes (A Hugon, L Paglieri), « Les Misérables » A. Capellani 1912, rôle d'Eponine,

« L'ile d'amour » 1928 , « La Glu » A. Cappellani 1913, et enfin « Rigolboche » Christian Jaque 1936 rôle titre et sans doute son dernier film.

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