Photographie et article envoyée par Davyd - MissSugar


 
  Josephine Baker Dedicace

 

Josephine Baker

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NOUVEAU : Téléchargez le Podcast de l'émission de Jacques Pradel du 2 juin 2006 à l'occasion de la sortie du livre de Brian Baker & Gilles Trichard fils adoptif de Joséphine Baker "Joséphine Baker le regard d'un fils". Emission à l'occasion du centenaire de la naissance de Joséphine Baker.

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Fréda Joséphine Carson est née le 3 Juin 1906 à Saint-Louis, Missouri, USA. Décédée le 12 Avril 1975 à Paris, France
 
Depuis le début Joséphine Baker est une survivante. Loin du strass et des paillettes, ses débuts furent difficiles. Née en 1906, elle grandit dans les bas quartiers de Saint-Louis. A l'age de 13 ans, elle quitte le foyer familial et devient serveuse. Par la suite, elle se joint à une troupe de jeune artiste, The Jones Family Bound, qui se produit au théâtre de Washington à Saint Louis. A 18 ans, elle monte à New-York, où elle participe à plusieurs productions dont les folies bergères et à la Revue Nègre.

Mais c'est à Paris que commence sa transformation. L'engouement de la capitale pour le jazz tombe à pique pour Joséphine. Cette superbe danseuse de cabaret se fera connaître avec quelques bananes en guise de pagne. Paris fait un triomphe à la Revue Nègre et adopte la danseuse et ses danses venues de Caroline du Sud.

 En 1930, elle fait une tournée en Europe puis joue dans deux films, 'Zou-zou' et 'Princesse Tamtam'. Son retour aux Etats-Unis est une grande déception, en effet le public américain n'est pas prêt pour les shows de la danseuse Noire. Joséphine Baker, blessée par cet échec, rentre en France et se fait naturaliser en épousant un français en 1937. Elle ne tarda pas à s'acheter une grande villa au Vésinet, (au n° 52 de l'avenue Georges-Clémenceau), appelée "Le Beau Chêne" et dont les propriétaires actuels n'ont pratiquement pas modifié l'aspect. Dans cette immense maison, très fin de siècle d'apparence, entourée d'un splendide parc à l'anglaise, Joséphine vivait entourée d'animaux familiers parmi lesquels on compta même un léopard et quelques singes dont l'un d'entre eux s'échappa et fut retrouvé au second étage d'une maison du voisinage. Elle avait deux passions: la danse et... les enfants, Celle qui introduisit en France le Charleston adorait en effet les petits et, quand elle en avait le loisir, elle quittait le luxe de sa villa pour courir à l'orphelinat Saint-Charles, avenue de Lorraine. Plus encore que les gâteries qu'elle leur distribuait largement, c'est son affection qu'elle leur offrait.
 

Au cours de la seconde guerre mondiale, Joséphine prendra une part active dans la résistance. Elle est recrutée dès 1939 par le 2ème Bureau des Forces Françaises Libres et servira de couverture au capitaine Abtey (chef du contre espionnage militaire à Paris) grâce à sa renommée internationale lui permettant de circuler librement et ainsi d'aider des réfugiés à quitter le pays.
Elle a plus de quatre mille filleuls de guerre. Chaque soir elle assure à la gare du Nord, à ses frais, la gestion d'un centre d'accueil pour les réfugiés. Joséphine s'engage alors dans l'aviation. D'abord infirmière de la Croix-Rouge, elle passe en 1940 au Maroc où elle rendit d'inappréciables services à l'armée française ce qui lui valut la Légion d'Honneur et la Croix de Guerre avec palmes. Pendant ce temps, sa villa du Vésinet est occupée par les Allemands. Dans ses mémoires elle indique qu'elle la retrouva "sabotée" et ajoute "les Américains, les Français qui l'occupèrent ensuite n'ont pas beaucoup arrangé les dégâts..."
Dès son retour avec les armées alliées en 1944 elle court vers son cher Vésinet qui, Dieu merci, n'a pas eu trop à souffrir de la guerre si on le compare à d'autres communes de la banlieue de Paris.

 

Le 8 mai 1945, c'est la paix. Le 14 juillet suivant, le Général de Gaulle préside aux Champs-Elysées un magnifique défilé des troupes françaises et alliées. A cette occasion de nombreux chefs d'Etats ont été invités. Le Sultan du Maroc, Mohamed V est venu et Joséphine Baker organise en son honneur une somptueuse fête, la dernière, dans sa villa du Vésinet. Plusieurs orchestres sont dispersés dans le parc dont les bosquets sont éclairés. Les hôtes, ministres, ambassadeurs, artistes, militaires et le Sultan lui-même arrivent dans de magnifiques voitures américaines qui font sensation dans ce quartier tranquille. Lorsque cette nuit de rêve s'achève, c'est fini. La belle propriété s'endort jusqu'à ce que Joséphine s'en défasse. Toute jeune, Joséphine rêvait du château de la « Belle au Bois Dormant »; en 1937, pour la première fois de passage en Périgord chez un ami elle découvre les Milandes ; tombée amoureuse, elle louera la propriété puis en 1947 rassemblera les fonds nécessaires pour réaliser son rêve de petite fille. Seulement 2 ans après l'achat du Château, Joséphine devient propriétaire de la quasi-totalité du bourg : le 4 septembre 1949, elle inaugure son Village du Monde. La décoration du château est entièrement repensée ; Joséphine fait appel à de nombreux artisans et décorateurs : on est subjugué par ses salles de bains, ses mosaïques et sa cuisine, lieu idéal de vie pour les enfants.
 
Car elle s'investie maintenant en fervente défenderesse des droits civils. Elle se marie de nouveau avec un français Jo Bouillon chef d'orchestre et se retire peu à peu de la scène. Elle remplace ses activités artistiques par des préoccupations humanitaires dans le domaine de l'adoption des enfants orphelins qu'elle ramène en France après ses tournées mondiales. Elle voulut prouver au monde entier que des enfants de nationalités différentes pouvaient vivre ensemble dans la joie ; pour elle, seule existait la race humaine ; elle créa ainsi la « Tribu Arc en ciel » symbole d'une famille multiraciale unie et heureuse. Joséphine adopta douze enfants d'origine différente grâce à son association 'Arc-en-ciel'.

Les dernières années de sa vie, elle a du se battre pour faire face aux difficultés financières et à sa santé fragile. Retour sur les planches en 1975 et puis, cette même année, une grande revue au Théâtre Bobino. Mais c'est trop d'efforts pour cette femme de soixante-neuf ans qui est restée débordante de vie et qui s'est donnée tout entière à ce dernier spectacle qui s'inspire de sa vie. 4 jours après le début elle est Prise d'un grave malaise. Josephine meurt le 12 avril sans avoir repris connaissance. Bien qu'elle ait du se battre toute sa vie contre les préjugés raciaux, elle vécut sa vie passionnément et fréquenta lors de sa carrière certaine célébrités telles que Grace Kelly, Maurice Chevalier, De Gaulle ou encore Castro.
 
 

 Cette bio est écrite par Davyd, artiste de cabaret
Davyd - MissSugar