Jeanne Aubert

Née Marguerite Perrinot
Née le 21 Février 1906,
Décédée le 6 Mars 1988
Inhumée au cimetière de Pantin-Parisien
(16e division)

Jeanne Aubert, un Joli minois, une voix pure, pas trop suraiguë, un peu d'espièglerie, de multiples talents - une diction, par contre, qui aurait mérité une certaine amélioration. - Voilà Jeanne Aubert résumée en quelques mots. - Ajoutez à cela une comédienne non seulement passable mais surprenante

Née Marguerite Perrinot, le 21 Février 1906, d'un père qui était, selon la légende, un «aristocrate» et d'une mère «vendeuse de fleurs», Jeanne Aubert serait montée sur scène pour la première fois vers l'âge de cinq ans avant de faire ses véritables débuts, sous le nom de Jane Aubert, dans une revue de Mistinguett , au Casino de Paris, en 1924, à l'âge de dix-huit ans.

En 1925, au Concert Mayol, dans la revue « Très excitante » de Varna, Lelièvre et Rouvray, elle crée une chanson qui la fera connaître du tout Paris : «Si, par hasard, tu vois ma tante» ; du tout Paris mais également du tout New York car, pendant 175 représentations, elle est en vedette au Winter Garden Theatre dans une comédie musicale intitulée «Gay Paree» d'Alberta Nichols, Mann Holiner, Maurie Rubens, J. Fred Coots et Clifford Grey. La même année (quelle santé !), elle paraît au Moulin-Rouge dans la revue « Paris aux Étoiles », revue dont fait partie Johnny Hudgins et le Symphonic Jazz de Fred MELE et ses 32 solistes...

Au début de 1928, elle tourne un premier film, muet, « La possession », une réalisation de Léonce Perret (d'après la pièce d'Henri Bataille) que le fils héritier du roi du corned beef américain, Nelson Morris (jr.), visionne 52 fois avant de se décider à la rencontrer, à lui faire la cour et puis finalement l'épouser pour la ramener aux USA... seulement, une fois rendu là, il lui interdit formellement de remonter sur scène. (Pour la petite histoire, Nelson Morris fut un des survivants du désastre de l'Hindenburg, le 6 mai 1937.) Un retentissant divorce s'ensuivit et Jane, qui redevient Jeanne, réapparaît à Broadway où elle est, dès septembre 1927, la vedette, de la distribution de :«Good News» de Sigmund Romberg, Edward Childs Carpenter et Irving Caesar pour un total de 557 représentations. Le succès de ce cette comédie musical est si grand qu'Henri Varna en confie, sous le nom de «Bonnes nouvelles», l'adaptation à
Albert Willemetz. Le tout, avec Jeanne en vedette, est repris à Paris le 30 décembre au Palace mais n'obtient pas le succès espéré. Aussi, voit-on réapparaître Jeanne à New York dans : «Princess Charming» d'Albert Sirmay, Arthur Swartz et Arthur Swanstrom, «America's Sweetheart» Rodgers and Hart (et Herbert Fields), «The Laugh Parade» d'Harry Warren, Ed Wynn, Ed Preble, Mort Dixon et Joe Young, «Ballyoo of 1932» de Norman B. Anthony, Sig Herzig, E.Y. Harburg et Lewis E. Genslerde - (Au côté de Bob Hope)et même de «Melody» de Sigmund Romberg, Edward Childs Carpenter et Irving Caesar - (Au côté de Gypsy Rose Lee).

Parallèlement à cette activité, elle tourne, à New York, dans deux autres films : «The Gem of the Ocean» de Roy Mack (1934) « Mysterious Kiss ». Des prestations à la radio, évidemment, et plusieurs apparitions dans des cabarets à la mode. Son retour «définitif», en France, s'effectue en 1935. Elle enregistre de nombreux airs à succès du moment: C'est une petite étoile (1935), Je t'aime, c'est tout (1935), Dans les bras d'un matelot (1936), tout le long des fils télégraphiques (1937), Mieux que Personne (1938), C'est une danse Brune (1942) et beaucoup d'autres, dus à T. Richepin, St-Granier, H. Battaille ou V. Scotto ; ce qui ne l'empêche pas de créer, à Londres, la version britannique de la comédie musicale de Cole Porter, «Anything Goes» ou encore de donner des récitals en Belgique, en Italie, en Suisse...

L'ex-épouse du roi du corned beef non seulement est remonté sur scène mais elle voyage. Et elle tourne de plus en plus : «Les époux scandaleux» de Georges Lacombe (1935), «Une femme qui se partage» de Maurice Cammage (1936), «La souris bleue» de Pierre-Jean Ducis (avec Henri Garat) (1936), «Passé à vendre» de René Pujol (1936), «Le grand refrain» de Robert Siodmak (1936) et «À nous deux, madame la vie» de René Guissart et Yves Mirande (1936).

À la scène, au Théâtre des Nouveautés, elle joue dans diverses revues de Rip et Albert Willemetz : «Sur la Commode» (1937), «Ici Paris», «Tout va bien» (aux côtés de Marguerite Moreno) (en 1938), «Entre nous», avec André Luguet, «Madame la Folie» avec le comique Dandy (en 1939) sans abandonner pour autant le cinéma : «Mirages» d'Alexandre Ryder (voir ci-dessous) et «La belle de Montparnasse» de Maurice Cammage (en 1937).

Les tournées et les tours de chant se succèdent. En 1942, au théâtre Mogador elle est - ce qui restera sans doute son plus grand succès - « La Veuve joyeuse » de Franz Lehar, dans une mise en scène d'Henri Varna, aux côtés de Jacques Jansen qui, se souvenant, aurait dit : « De toutes les veuves que j'ai tenues dans mes bras, je dois un souvenir particulier à Jeanne Aubert. La voix n'était peut-être pas de qualité supérieure à celle des autres interprètes, mais elle était sur scène incomparable ». - 630 représentations. Elle a 40 ans quand elle décide de ne plus remonter sur scène.

Mais en 1957, elle fait un étonnant comeback en revenant au cinéma dans deux films L'Amour est en jeu (1957) de Marc Allegret avec Annie Girardot et Robert Lamoureux et Sénéchal le Magnifique de Jean Boyer avec Fernandel. Elle se permet même en 1965, au Théâtre du Gymnase, d'être de la distribution d'«Après la chute» d'Arthur Miller (traduction d'Henri Robillot et mise en scène de Luchino Visconti).
Et puis, à 65 ans, elle consent à jouer un petit rôle dans une série télévisé de Claude Hetmann, «Madame êtes-vous libre ?» où elle campe une Madame Rémy dont plusieurs se souviennent encore..
Et puis finalement, c'est la retraite.
Elle meurt le 6 mars 1988, peu après son 82e anniversaire.
Ses cendres reposent depuis au cimetière de Pantin.

Elle eut pour amant Olympe II Hériot. On les voyait souvent ensemble au Vésinet où Jeanne Aubert possédait sa résidence secondaire le Château des Tourelles, à l'angle de l'avenue Georges-Clemenceau et de l'allée d'Isly (17).
Décédée le 6 Mars 1988, elle est inhumée au cimetière de Pantin.

Biographie écrite par Davyd pour ce texte - il est artiste sous le nom de Misssugar. Source (entre autres) : Du Temps des cerise aux Feuilles mortes La chanson française de la fin du Second Empire aux années cinquante.


 

 

Autre nom de scène : Jane Aubert
Actrice - filmographie

Madame êtes-vous libre? (1971) Serie TV
Rôle : Mme Rémy.

Un monde nouveau (1966)

Les Ennemis (1961)
Rôle : Madame de Lursac

L'Amour est en jeu (1957)
au titre du même film : Ma femme, mon gosse et moi (1957)

Sénéchal le magnifique (1957)
Rôle : Femme du colonel

La Belle de Montparnasse (1937)
Joue sous le nom de Jane Aubert

Mirage (1937)
autre titre : Si tu m'aimes (1937) (France)

Le Grand refrain (1936)

Passé à vendre (1936)

La Souris bleue (1936)

Une femme qui se partage (1936)

Les Époux scandaleux (1935)
Rôle : Jeanne Aubry

La Possession (1929)
(joue sous le nom de Jane Aubert)

Dans une brève biographie, trouvée dans un coffret comprenant des chansons de l'entre-deux-guerre, elle est citée comme : « une fantaisiste irrésistible, comédienne aux multiples ressources au théâtre, vedette au cinéma, chanteuse à la voix pure comme l'eau de source elle fit également une brillante carrière sur les scènes américaines. »


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