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Charles Trenet Né à Narbonne en 1913 (Mort en 2001) Auteur, compositeur et interprète français, dont les textes, qui jouent volontiers avec les mots, les sonorités, les images, sont portés par des musiques entraînantes, joyeuses, marquées par le jazz. Chanteur extrêmement populaire, mais surtout poète délicieux et mélodiste, Charles Trenet a complétement raté sa rencontre avec le cinéma. Il s'est révélé à l'écran un acteur déplorable, infiniment moins doué que Tino Rossi ou Luis Mariano. Né à Narbonne, il fait des études de Beaux-Arts (peinture) à Paris et à Berlin puis travaille un temps comme décorateur de cinéma tout en écrivant des chansons. En 1933, il forme avec Johnny Hess un duo (Charles et Johnny) : «Quand les beaux jours seront là» et «Vous qui passez sans me voir» (créé par Jean Sablon), deux de leurs succès, chantent encore dans toutes les mémoires. Après son service militaire, Trenet se lance dans une carrière en solitaire. Feutre porté en arrière, oeillet à la boutonnière, il swingue et se déhanche, saute sur le piano et électrise toute la jeune génération dont il devient très vite le symbole (le «fou chantant») en rompant avec toutes les traditions. Déjà Maurice Chevalier interprète un de ses titres «Y'a d'la joie» (1939) ; quant à Yves Montand, il débute en chantant «C'est la vie qui va». Atteint d'un véritable don d'ubiquité, Trenet est partout et à tout moment le chanteur de l'immédiat avant-guerre dont tout le monde parle, celui qui permet de tout oublier, les compromissions de Munich et la montée du nazisme. Mais, alors qu'une carrière de chanteur évolue en général en fonction de deux courbes d'âge strictement parallèles, celle de la vedette et celle de son public, qui l'accompagne fidèlement au gré du temps qui passe, bien au contraire Charles Trenet élargit sans cesse le cercle de ses admirateurs. «La Mer» (1945) devient un succès mondial (utilisée même comme indicatif par Radio Tokyo), tout comme «Mes jeunes années» (1947), «l'Âme des poètes» (1951), etc. De ses mélodies émane une gaieté débordante, au point que dans «Je chante», autre grand succès, on en oublie que la chanson raconte l'histoire d'un suicide. Parmi ses oeuvres phares qui restent encore dans toutes les mémoires «la Polka du roi», «Fleur bleue», «Débit de l'eau, débit de lait», «Boum», «À la porte du garage». En 1987, à l'âge de soixante-quatorze ans, il se produit au Printemps de Bourges, rendez-vous des amoureux de la chanson, et sait séduire un public jeune. Un an plus tard, il chante à Paris, au Théâtre du Châtelet ; Trenet semble ne devoir jamais s'arrêter, compose, écrit, enregistre sans cesse. Au début des années quatre-vingt-dix, il s'essaie même au clip vidéo («le Son du cor»). Au cinéma, si on excepte quelques brèves apparitions, sa carrière cinématographique se réduit à une demi-douzaine de films, dont le moins catastrophique reste sans doute Adieu Léonard de Pierre Prévert. Le "Fou Chantant" eut la bonne idée de ne pas insister. Cet échec n'en reste pas moins inexplicable. Bondissant spirituel et plein de vie à la scène, Charles Trenet était fade et même gauche devant les caméras. Peut-être lui a-t-il manqué des metteurs en scène dignes de ce nom, plus talentueux que Jean Boyer ou Pierre Caron en tout cas. Seules ses chansons font que l'on peut revoir La Route Enchantée ou Romance de Paris sans trop grincer des dents. Mais ses véritables admirateurs préfereront trouver sa voix dans deux films de François Truffaut, L'Argent de Poche (1975) et surtout Baisers Volés (1968), dont le titre lui était d'ailleurs emprunté. Candidat malheureux à l'Académie française (il a également publié des romans), il a reçu en 1979 le grand prix des Arts et Lettres, qui consacre un talent protéiforme et toujours en éveil. A 88 ans le poète a décidé de disparaître, laissant derrière lui quelque 1000 chansons et une série inégalée dans le monde de la variété française. Le seul regret de Trenet, qui a su surmonter la désaffection d'une partie du public à l'époque des yéyés : n'avoir jamais pu rentrer à l'Académie Française où il pensait avoir sa place. Cependant il aura malgré tout la satisfaction de demeurer immortel dans l'esprit de tous ceux à qui il offrit fantaisie et bonheur. Une annecdote : Il existe plus de 4000 enregistrements divers dans quasiment toutes les langues de sa chanson " La Mer", un grand classique de la chanson française (qui génère autant de royalties que "Le Boléro" de Ravel). Autres films 1938
La Route Enchantée (et mus. et chansons) ; Je Chante (et
chansons) Site
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